La CGT Canon

MANAGEMENT
PAR LA PEUR

Lors de la réunion CSE du 16 décembre, vos élus ont dû rendre un avis sur la Politique « Sociale » et les conditions de travail chez Canon France. Très rapidement, un constat a émergé au sein de l’assemblée sur les raisons de l’augmentation du taux et de la gravité des arrêts de travail.

Alors que les divers plans de départs, volontaires ou imposés, ont privé notre entreprise de nombreux talents et compétences, les salariés peinent à trouver leurs repères dans le marasme organisationnel généré par trop de suppressions de postes, trop d’outils inadaptés, trop de process approximatifs et préjudiciables, trop de ras le bol de tout ! Et, surtout, aucune perspective d’avenir dans un groupe qui se contente de gérer la décroissance et n’entreprend plus rien.

Dans ce climat pesant, les collaborateurs ne savent plus vers qui se tourner pour demander de l’aide ou même se confier. Ils n’osent même plus exprimer leur mal-être, leur souffrance, leurs inquiétudes ou leur incompréhension et certains ont payé très cher l’audace d’avoir critiqué un outil de travail inadéquat, un process inadapté, un dysfonctionnement avéré ou les options stratégiques imposées par notre employeur.

Parmi eux, les managers de premier niveau sont aussi les premières victimes de ce type de management par la peur qui devient peu à peu la norme au sein de Canon France. Ils sont les premiers à payer au prix fort toute incartade à la ligne de conduite fixée par le Top Management.

Les discours et communications emprunts de bienveillance, savamment distillés par la Direction pour masquer la dure réalité, détonnent de plus en plus face aux angoisses exprimées jour après jour par des collaborateurs désorientés.

La DRH se dit à l’écoute mais les salariés ont peur de se faire entendre !

Toutes les problématiques remontées sans relâche par vos élus sont écoutées poliment mais jamais entendues par la Direction. Les questions de surcharge de travail, de manque de reconnaissance, de perte confiance, de perte de sens, d’incompréhension, de souffrance et de stress se heurtent à des murs de bienveillance feinte, d’empathie affectée et de discours dégoulinants d’une sollicitude ostentatoire qui masquent une réalité des plus dures et une stratégie de gestion de l’humain sans pitié et sans remords.

En conséquence de cette dégradation de la relation sociale au sein de l’entreprise, on assiste aujourd’hui à une perte de confiance jamais vue chez Canon de la part des salariés. Le nombre de volontaires au départ dans le cadre du PSE en cours montre à quel point les collaborateurs ne veulent plus collaborer : ils veulent juste partir !

Cette vague de peur, de doute et de méfiance inspirée par la politique sociale de l’entreprise n’est pas normale. Elle a été dénoncée par les élus au moyen d’une motion lue en séance le 16 décembre 2021 dans le cadre de la consultation sur la politique sociale de l’entreprise.

Quoiqu’il en soit, les salariés commencent à prendre conscience qu’il faut agir et s’organisent pour sortir de leur silence. Ils se rapprochent de leurs élus, ils se syndiquent ou se resyndiquent, suivent de près toutes les communications et commencent à suivre les actions menées sur le terrain.

Le désespoir sera-t-il le moteur de la contestation ?